Je connais un hétéro empli de certitudes qui respecte les homos au point de battre sa femme après chaque sodomie qu'il lui impose.
Je connais un pédé assumé qui dit de lui : "ce mec là, un jour, je le prendrai au mot".
Je connais des mecs biens qui trouvent que les lesbiennes, c'est du gâchis.
J'en connais des qui brûlent les putes auxquelles ils voudraient faire ressembler leurs femmes dès qu'elles ne sont plus à la cuisine.
Je connais des gens qui souffrent tellement qu'ils sont prêts à sacrifier le premier bouc-émissaire que TF1 leur présentera : faire souffrir, c'est un peu oublier ses propres maux.
Mais je connais aussi des personnes qui ne tombent pas dans le piège de la facilité intellectuelle, ce terreau-rythme politique. Ils me réconcilient avec la splendeur de l'humain. Qu'ils en soient, ici, intensément et individuellement remerciés.
Hime : Une princesse artiste d'une rare qualité qui prend son envol en même temps que confiance. Un régal à lire, à respirer et à se laisser transpercer. Une âme sauvage de louve perdue dans les contraintes urbaines de son époque.
Henriette : Se découvre surdouée de maints domaines sous-cuirassés. Une facilité déconcertante à vous entraîner dans vos paradoxes. Une belle âme pur jus, à l'insu de son plein gré.
Mrs_D. : Une qui sait aussi se regarder sans complaisance et qui nous le restitue avec une précision à la hauteur de son univers intérieur, inépuisable puits de tourments, de certitudes, de bonheurs et d'incertitudes.
Stipe : L'orfèvre des mots, le ciseleur, le malaxeur, le pétrisseur fou. C'est bien simple : je me sentais orphelin de lecture après les décès tragiques de Jean-Pierre Dard, Philippe Desproges et Jo Dassin, et là, je revis littéralement.
La Carne : Aaah, la Carne. Là, on tient Stipe, mais version sabre de samouraï. A côté, Le Canard et Charlie passent pour l'annuaire de la Creuse. Âmes sensibles, ne pas s'abstenir : il faut soigner le mal par le mal.
J. : Tiens, encore un artiste. Mais çui-là, il le sait, un vrai de vrai. Une culture et une vista désarçonnantes jetées, l'air de rien, dans une poubelle qui se révèle être une mine de perles et d'humanité. Un genre de voyeur exhibitioniste.
Rollo-Tomasi : Le rettien le plus brut de décoffrage que je connaisse. D'ailleurs, je ne connais qu'un rettien. Pas besoin de tortiller du cul pour aller droit. La question n'est pas de savoir si ça plaît ou pas : c'est.
J'exprime ici ma fierté de connaître ces personnes pour ce qu'elles sont, dans notre petit monde virtuel obiesque. Elles forment non seulement une partie incontournable de la communauté des francs blogueurs, la quintessence de l'Essaim, mais elles sont surtout pour moi aujourd'hui, d'un apport qu'elles sont loin d'imaginer.
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