Je sais, j'avais dit que blablabla... mais en même temps, ça fait un moment que je m'étrangle en tournant le bouton de la radio. Alors, il faut que je fasse fonctionner la soupape, ou la cocote que je suis va péter à la trogne des parasols "Cochonou" des touristes bedonnants du secteur, et la nature est déjà bien assez polluée comme ça.
Gérons d'abord l'urgence : la technique de communication dite "du pied dans la porte" qu'affectionne votre président (moi, j'ai pas voté pour, ce n'est donc pas le mien), est encore d'actualité.
Je ne le dirais jamais assez : "faisez gaffe à la manière dont les choses sont dites !"
Dernier exemple en date : "nous allons mettre à mal toutes les niches fiscales". Cette petite phrase, à laquelle tout le monde adhère d'office sauf ceux qui en profitent, nous met du beaume au coeur à l'écoute, et de la vaseline au derrière à l'analyse.
Qu'est-ce qu'une niche fiscale pour le commun des mortels ? C'est un outil voté par les riches pour que les riches payent légalement moins d'impôt. Rien que de très normal jusqu'ici.
Notre Robin des Bois de Boulogne voudrait donc éradiquer les niches fiscales comme des vulgaires paillotes corses, ce qui esbaudit madame Piquembois, ma voisine, au moment où s'occupant du Ricard-barbecue traditionnel, son mari la prend par surprise comme tous les samedis à 18 h.
Et pendant que Monsieur lui rejoue Mona Lisa Klaxon à Bobino, Madame de partir en rêvant d'improbables ébats burlesques avec Nichator Ier.
Moué... elle est comme ça, ma voisine : pas besoin de Zip, ça l'aide à souffler sur les braises.
Où en étais-je avant que de me faire interrompre très impoliment par les grognements de la saucisse-merguez d'à côté ?... ah oui ! Figurez-vous que pour Sarkozy, LA niche principale à supprimer, c'est la demi-part supplémentaire à laquelle avaient droit tous ceux qui avaient élevé un enfant seuls.
A ce stade de la compétition, un petit rappel s'impose : puisque cette "niche" semble soudainement inique à tout le monde, pourquoi le législateur l'a-t-il inventée ? Il s'agissait à l'époque pour l'Etat de compenser, autant que faire se peut, la difficulté à élever seul un enfant.
En réalité, et c'était bien là le but ultime, il s'agissait d'aider financièrement les mères (car c'est bien d'elles dont il s'agit) dans l'obligation de ramer seules et, la plupart du temps, sans la pension que leurs ex devaient leur verser au moment de partir vivre à Bora-Bora avec la petite blonde au pair.
A partir d'aujourd'hui, elles n'auront qu'à vendre leur Rolex si elles veulent subsister. Et si par hasard, leur progéniture venait à avoir des velléités de sortir de l'ornière "Sarcelles-Pôle-emploi", l'Etat remontera son arbre généalogique sur plusieurs générations s'il le faut, pour la déchoir de la nationalité française. Non mais.
Au final, la vraie bonne grosse niche bien baveuse et bien appétissante comme l'aime mon voisin, n'est accessible qu'aux milliardaires séniles capables de se la payer. C'est le bouclier nichcal.