- T’es un gros naze, Silvère. Tu crois que je ne te connais pas assez pour voir que tu nous fais le coup du cliffhanger suggéré dans un commentaire de Jérôme ? Arrête de jouer au con et quand tu auras fini de vouloir faire plaisir à J. dis-moi ce que tu veux. Ou plutôt, dis-moi ce que je veux entendre.
Cette familiarité, cette proximité et cette facilité à entrevoir l’intérieur de son esprit noircirent les sangs du policier jusqu’au plus profond de son slip pourtant propre du matin.
- Qui te dit que je veux quelque chose ? Je viens juste contempler mon œuvre de flic et m’imprégner de ma plus belle victoire.
- Victoire, mon cul ! Tu ne seras victorieux que lorsque tu sauras.
Cette remarque, tellement vraie, finit d’intriguer Silvère. Il avait maintenant le sentiment d’être l’unique objet du désir d’une araignée malfaisante. Il fallait qu’il garde le contrôle, qu’il s’installe dans une partie d’échecs pour laquelle il opterait pour une stratégie d’illusion : faire croire à l’autre qu’il marche dans son piège pour l’endormir.
- C’est exact. Tu ne me dois rien et j’ai besoin de savoir. D’un autre côté, si tu restes le seul à savoir… à quoi bon ? En me parlant, tu nous libères tous les deux.
Le sourire du boucher lui indiqua qu’il avait visé juste, ou qu’il s’était lui-même englué dans la toile du monstre. Cette fois, la partie était commencée et chacun allait bouger ses pièces en tentant de mater l’autre. La vie, quoi.
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